


Ce majestueux Saint Augustin en bois polychrome est arrivé avec un empoussièrement important ainsi qu’un sérieux encrassage accompagné de dépôts organiques. Le support présentait des fissures et fentes qui ont entraîné un désassemblage de ce dernier. La couche de préparation de la statue présentait, elle aussi, un réseau de craquelures naturelles, des craquelures d’âges, des soulèvements et écaillages profonds jusqu’au support. Pour finir, la feuille d’or qui recouvrait la statue était marquée par une usure significative.
L’école espagnole et la tradition de la sculpture sur bois
La reconnaissance de l’école espagnole est assez tardive. En France, il faut attendre le XIXe siècle et la présentation de plus de 400 œuvres au Musée du Louvre, pour que cette école soit enfin mise en lumière, avec d’illustres représentants tels que Velázquez, Goya, ou encore El Greco.
Si l’Italie ou la France ont privilégié le marbre pour la sculpture, l’Espagne baroque du XVIIe siècle a particulièrement développé la tradition de la sculpture sur bois polychrome, qui impliquait à la fois l’intervention d’un sculpteur, puis d’un peintre et d’un doreur.
Pour exemple, le « dieu du bois » Juan Martínez Montañés a souvent collaboré avec le célèbre peintre Francisco Pacheco, connu pour avoir été le maître et le beau-père de Diego Velázquez.
Une des techniques les plus populaires de la sculpture sur bois est « l’estofada », qui correspond à la décoration polychrome et à la feuille d’or, bruni et gravé à la pointe.
Au XVIIe siècle, les thèmes religieux sont naturellement au centre de ces représentations, basées sur un puissant naturalisme et vouées à des fonctions dévotionnelles.

Saint Augustin
Le thème de Saint Augustin n’est en aucun cas anodin ici. Augustin d’Hippone est connu pour avoir révolutionné le mode de pensée du christianisme du Ier siècle, en unissant la pensée chrétienne et la philosophie platonicienne.
Il est considéré comme l’un des plus importants théoriciens du christianisme, accordant une grande importance à la connaissance, qui était pour lui un vecteur d’éveil et d’accès aux mystères divins. « Je crois afin de comprendre ».

Opérations de restauration
• refixage de la couche picturale
• dépoussiérage léger
• teste de nettoyage sur différentes carnations de l’œuvre, puis nettoyage de la statue avec une émulsion grasse et du socle avec un gel d’agar agar à chaud pour enlever les dépôts de poussière adhérents
• réintégration esthétique sur les usures
• cirage et lustrage de l’œuvre avec de la cire transparente pour protéger et faire briller l’œuvre





La restauration-conservation de sculptures polychromes et d’objets d’art
L’Atelier du Temps Passé restaure tout type d’objets peints (monochromes ou polychromes). Des sculptures classiques à l’art contemporain en passant par des objets de curiosité les plus divers, ces pièces simplement anecdotiques, souvent étonnantes et parfois exceptionnelles, seront toujours traitées avec le plus grand respect.
Pour les pièces les plus classiques (icônes, sculptures, masques, boîtes, paravents, mannequins, petit mobilier divers…), les interventions seront le plus souvent d’ordre conservatif, c’est-à-dire privilégiant la stabilité de l’objet sans toucher à sa patine. La finition esthétique ne se fera qu’en deuxième partie et seulement si nécessaire.
Des conseils en prévention sont toujours formulés pour que l’œuvre puisse être épargnée le plus longtemps possible par les méfaits du temps, de la pollution, de la lumière et des variations hygrométriques.
Fort de plusieurs milliers d’œuvres traitées en plus de 30 années d’expérience, l’Atelier du Temps Passé se charge de restaurer-conserver votre patrimoine culturel tout en respectant les règles fondamentales de la déontologie professionnelle : stabilité, réversibilité, durabilité.